C’est ainsi que l’archéologue Augusto Mulas a décrit le Nuraghe Appiu à Villanova Monteleone dans un rapport concis rédigé en 2014 :

Le nuraghe Appiu, situé sur le territoire de la commune de Villanova Monteleone (SS), est proposé, à la lumière des fouilles récentes, comme un « unicum », présentant une particularité architecturale singulière qui ouvre, à mon avis, un nouveau chapitre très important sur la conformation actuelle de certains nuraghi. En particulier, je me réfère à ce que l’on appelle les espaces hypéraux ou les cours à ciel ouvert que l’on trouve dans de nombreux nuraghi, très souvent de très petites dimensions (pensons à la cour du nuraghe de Palmavera, à celle du nuraghe de Santa Barbara à Macomer, à celle des Ruines, à celle de San Pietro di Torpè, pour n’en citer que quelques-unes), qui rendent l’utilisation de ces espaces difficilement lisibles et compréhensibles.
La découverte, pour la première fois, d’un nuraghe quadrilobé avec une cour intérieure centrale et, qui plus est, voûtée (presque un semi-tholos avec un oculus central qui s’appuie sur la tour principale, dans l’une des images on peut apprécier les personnes à l’intérieur de la cour), épargnée entre la courtine qui unit les deux tours périphériques au sud-est et au sud-ouest et la tour principale, pose de nouvelles questions sur la fonction de cette pièce, qui n’était certainement pas une pièce destinée à la défense, mais presque un espace de liaison ou de préparation à l’entrée de la tour principale, et en même temps fonctionnelle pour l’accès aux tours périphériques et aux passages internes (encore en excellent état de conservation), qui, à partir de la cour elle-même, la mettaient en communication avec les deux autres tours périphériques au nord et au nord-ouest.
Les structures mises au jour par les interventions des spécialistes, du moins en ce qui concerne la façade et les deux tours périphériques, ne présentent aucun type d’ouverture vers l’extérieur (« meurtrières », terme aujourd’hui obsolète et inadapté), à l’exception de la principale.
Ce nuraghe propose donc un nouveau chapitre (malheureusement presque totalement ignoré par la communauté scientifique) sur la manière dont les nuraghi étaient réellement construits et donc sur l’usage qui en était fait. Au-delà de ces brèves considérations, il ne reste plus qu’à inviter tous les amoureux de la civilisation nuragique à visiter un autre joyau que nous ont légué nos illustres ancêtres.
Les photos des Appiu nuraghe de Villanova Monteleone sont de Giovanni Sotgiu, Maurizio Cossu, Diversamente Sardi et Monica Renzo.


